LeTribut de Zamora
Charles GOUNOD (1818 – 1893)
Opéra en 4 actes.
Compositeur : Charles Gounod
Livret : Adolphe d'Ennery & Jules Brésil.
Création : Paris au Théâtre de l'Opéra (Palais Garnier) le 1er avril 1881
Hervé Niquet Direction
Gilles Rico Mise en scène
Bruno de Lavenère Décors, Costumes
Bertrand Couderc Lumières
Orchestre symphonique Saint-Étienne Loire
Chœur lyrique Saint-Étienne Loire
Kaëlig Boche L'alcade Mayor
Chloé Jacob Xaïma
Elodie Hache Hermosa
Clémence Barrabé Iglésia
Léo Vermot-Desroches Manoël
Jérôme Boutillier Ben-Saïd
Mikhail Timoshenko Hadjar, le roi des Asturies
Après Polyeucte (1878), Gounod se mesure une dernière fois à l’opéra en 1881 avec son ouvrage sans doute le plus ambitieux : Le Tribut de Zamora. L’action se passe au IXe siècle en Espagne et notamment, à partir de l’acte II, dans « un site pittoresque sur les rives de l’Oued El Kédir devant Cordoue ». Occasion est donnée à Gounod – qu’on connaissait finalement mieux pour ses pastiches néoclassiques (Le Médecin malgré lui et Cinq-Mars) et son romantisme ardent (Faust et Roméo et Juliette) – de démontrer son talent d’orchestrateur et de coloriste dans un sujet exotique. Il livre un péplum dans la tradition du grand opéra français, avec force morceaux d’ensemble et airs démonstratifs. Malgré un succès sans équivoque lors de sa création, malgré l’entêtant hymne national « Debout ! Enfants de l’Ibérie », Le Tribut de Zamora sombra dans l’oubli en quelques décennies à peine. On appréciera précisément dans cet opéra ce que lui reprochèrent certains détracteurs : le lyrisme irrésistible de Faust et de Roméo et Juliette.
Le tribut de Zamora, ce sont les cent vierges que Cordoue occupée doit livrer au calife, en vertu d’un traité. Une histoire invraisemblable, où la jeune Espagnole Xaïma est arrachée à son fiancé Manoël par le tirage au sort… et enflamme les sens l’ambassadeur du calife, Ben-Saïd. Heureusement, le frère de celui-ci eut un jour la vie sauvée par Manoël et lui apporte son aide. De son côté, la belle finit par être reconnue par sa mère, esclave de Ben-Saïd, une folle qui du coup recouvre sa raison, au point de tuer l’ambassadeur pour en débarrasser sa fille. Elle n’encourt aucun châtiment : le Coran « tient pour saints les fous ». Tout finit donc bien et Ben-Saïd expirant pardonne à celle dont il n’a pu se faire aimer.
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