Andréa Chénier à Monaco

Andrea Chénier

Humberto Giordano (1867 – 1948)

 

Drame historique en 4 tableaux

Livret de Luigi Illica

 

Création : Milan, Scala, le 28 /03/1896

 

 

 

Direction musicale    Marco Armiliato

Mise en scène            Pier Francesco Maestrini

Décors                        Nicolás Boni

Conception vidéo      Matias Otalora

Costumes                   Stefania Scaraggi

Lumières                   Daniele Naldi

Chorégraphie            Silvia Giordano

Chef de chœur          Stefano Visconti

Chef de chant           Kira Parfeevets

Andrea Chénier                      Martin Muehle

Carlo Gérard                          Claudio Sgura

Maddalena De Coigny           Maria Agresta

Bersi                                       Fleur Barron

La Comtesse de Coigny         Annunziata Vestri

Madelon                                 Manuela Custer

Roucher                                  Alessandro Spina

Fléville                                   Andrew Moore

Fouquier-Tinville                   Giovanni Furlanetto

Mathieu                                  Fabrice Alibert

Un Incroyable                        Reinaldo Macias

L'abbé                                    David Astorga

 

 

CHŒUR DE L’OPÉRA DE MONTE-CARLO

 

ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE MONTE-CARLO

Les circonstances qui entourent la composition d’Andrea Chénier font irrésistiblement penser à un roman dans le plus pur style vériste. Giordano vit misérablement via Bramante à Milan. Sonzogno ne lui verse plus aucun secours financier et c’est dans une pièce qui sert de remise à un entrepreneur des pompes funèbres que le pauvre musicien entreprend l’écriture d’un opéra dont l’accueil doit définitivement sceller son sort. Mais Umberto reste serein au milieu des couronnes mortuaires en se refusant à y voir le moindre présage !

Il se plie de bonne grâce aux humeurs d’Illica, son brillant librettiste, tout en sachant que les vraies difficultés commenceront une fois la partition achevée, lorsqu’il faudra convaincre un directeur de monter l’ouvrage… Giordano se réconforte peut-être en se rappelant comment il a miraculeusement envisagé de se remettre au travail après le fiasco de Regina Diaz. Une des personnalités les plus en vue du monde musical, le riche baron Alberto Franchetti (1860-1942), compositeur influent et généreux, lui a cédé ses droits sur un projet qu’Illica lui avait promis, Andrea Chénier ! Voici enfin le livret que méritait le talent de Giordano ! L’influence de Franchetti et la présence d’un librettiste de l’importance d’Illica allaient-elles suffire à convaincre Sonzogno ? Galli qui avait pourtant cru au talent de Giordano s’oppose à l’aventure en tant que conseiller musical car il estime qu’Andrea Chénier est « irreprésentable ». 

Nouvelle chance romanesque pour Giordano. Alors qu’il va trouver Mascagni pour le convaincre d’intercéder en sa faveur, il lui évite un terrible accident qui en fait définitivement son obligé. En tant que personnalité en vue, Mascagni est invité à l’inauguration du premier tramway électrique de Florence. Il s’apprête à monter à bord quand Giordano l’interpelle. Le tramway part sans Mascagni qui continue de discuter avec son ami. Or, quelques minutes plus tard, le tramway déraille en provoquant la mort de plusieurs passagers. Giordano avait sauvé Mascagni qui ne pouvait plus lui refuser de « sauver » sa carrière en convainquant Sonzogno de monter Andrea Chénier. L’éditeur met l’ouvrage au programme de la Scala avec une distribution éblouissante. Le 28 mars 1896, la première d’Andrea Chénier remporte un immense succès et la presse se montre enthousiaste. Le triomphe devient rapidement international. Giordano a enfin inscrit son nom dans l’histoire de l’opéra. 

 

Andrea Chénier est largement redevable au courant du «vérisme» musical, pendant italien du «réalisme» français. Le réalisme s’était développé après la révolution de 1848, au travers des peintures de Corot, Courbet ou Millet et des romans de Zola, qui illustraient des gens ordinaires dans leurs occupations quotidiennes ; il avait ensuite trouvé sa voie à l’opéra avec notamment Louise de Charpentier (achevé en 1896, créé en 1900). En Italie, ce courant trouva un équivalent dans le vérisme littéraire, dont le principal représentant est l’écrivain sicilien Giovanni Verga. Ses ouvrages mettent en scène des personnages du monde rural dont les crises personnelles se résolvent dans la violence et les passions exacerbées.

 

Résumé

 

 

Lors d’une réception au château de Coigny durant le printemps 1789, André Chénier, jeune poète plein de promesses, fait la connaissance de Madeleine, la fille de la comtesse de Coigny. Les échos de la Révolution qui s’annonce viennent troubler l’atmosphère de cette fête. La seconde partie du drame se déroule en juin 1794. L’ancien domestique de la comtesse de Coigny, Gérard, est devenu un fervent révolutionnaire. Cependant il aime Madeleine, une aristocrate, et il devient fou de jalousie en découvrant la passion qu’elle partage avec André Chénier. Gérard hésite entre la vengeance et le désir de céder aux supplications de Madeleine, prête à tout pour sauver André qui a été arrêté. Malgré l’intervention de Gérard, le poète est condamné à mort. Madeleine parvient à soudoyer un gardien pour rejoindre son amant dans sa prison. Elle montera à ses côtés dans la charrette qui les conduira à la guillotine.

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